Fromage, chocolat, économie florissante, niveau de vie élevé sont autant de mots utilisés pour qualifier la Suisse, ce petit pays au cœur de l’Europe. À ce jour, la Suisse est le pays d’Europe où la vie est la plus chère. Parallèlement, c’est l’un des pays où les salaires sont les plus élevés. Toutefois, malgré le coût des produits et services, vous pouvez y mener une vie tout à fait confortable, à condition que votre salaire soit adapté à votre situation et vos besoins. Si les salaires minimums sont intéressants en Suisse, la manière dont ils sont fixés et appliqués l’est encore plus. Que vous soyez travailleur résident ou frontalier, avec J’optimise Mon Business découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le travail en Suisse et les salaires en vigueur dans ce pays.

Quel est le salaire minimum en Suisse ?

En France comme dans de nombreux pays d’Europe, il existe un salaire minimum appliqué à tous les travailleurs. Toutefois, l’État fédéral de Suisse fonctionne sur un système bien différent. Il n’existe pas de SMIC national. On parle plutôt de SMIC cantonal, qui est différent d’un canton à un autre. Cela n’empêche toutefois pas la Suisse de proposer des salaires très intéressants. La ville de Zurich, par exemple, offre des salaires mensuels moyens, qui peuvent aller jusqu’à 7000 francs suisses. Depuis quelques années, cinq cantons ont adopté un salaire horaire minimum qu’ils appliquent à leurs travailleurs. Il s’agit de :

  • Genève (23 francs suisses) qui paie d’ailleurs le salaire minimum le plus élevé,
  • Tessin (19 francs suisses),
  • Bâle-Ville (21 francs suisses),
  • Jura (20 francs suisses),
  • Neuchâtel (20 francs suisses).

De plus, les salaires minimums dans les cantons sont généralement réévalués selon les indices de prix à la consommation. Aujourd’hui, le salaire moyen en Suisse s’élève à 21 CFH de l’heure. Avec un salaire médian de 6600 francs suisses et un salaire moyen d’environ 5800 francs par mois, la Suisse se classe donc devant la France ou encore l’Allemagne.

D’autre part, certaines entreprises sont couvertes par des conventions collectives de travail qui fixent également un salaire minimum. Vous ne pouvez donc être payé à un salaire plus bas que celui fixé par ces conventions. Il convient de préciser qu’une convention de travail peut couvrir tous les travailleurs d’un secteur ou seulement certaines catégories. D’une manière générale, le salaire varie en fonction du domaine d’activités ou encore des différents postes occupés. Dans le calcul du salaire appliqué dans les entreprises en Suisse, on compte environ 42 heures de travail par semaine et 13 mois par an au lieu de 12. Avec un salaire moyen de 21 francs par heure, un Suisse gagne au moins 3500 francs suisses par mois.

SMIC Suisse

Quelles différences entre le salaire pour les étrangers hommes et femmes en Suisse ?

Bien que les salaires minimums soient bien connus dans la plupart des cas, on note de réelles inégalités entre les salaires payés aux femmes et ceux versés aux hommes en Suisse. On retrouve ces inégalités de salaires surtout au niveau des postes destinés aux hautes fonctions comme celles des cadres supérieurs et moyens. Selon l’Office fédéral de la statistique en Suisse, l’écart de salaires entre les hommes et les femmes est de 15% environ en 2021. Toutefois, cet écart peut être plus ou moins grand en fonction des secteurs d’activités.

Comment sont payés les frontaliers ?

Lorsque vous êtes étranger travaillant en Suisse, vous êtes soit résident, soit frontalier. Un travailleur frontalier travaille en Suisse et est domicilié en France. Ce choix est généralement fait pour éviter de subir la cherté de la vie en Suisse. Les Français représentent d’ailleurs une grande majorité des frontaliers enregistrés en Suisse. Il faut dire que le marché du travail suisse reste très ouvert aux frontaliers. Toutefois, travailler en Suisse comme frontalier nécessite l’obtention du permis de travail G.

Il est important de préciser qu’en tant que frontalier, vous pourriez ne pas être logé à la même enseigne que les travailleurs résidents et les locaux. Plusieurs employeurs choisissent en effet de payer à leurs travailleurs frontaliers, un salaire plus bas que celui des autres catégories de travailleurs. Cela est surtout fréquent pour des postes nécessitant de faibles qualifications. Inversement, un frontalier hautement qualifié peut gagner plus qu’un local, avec les mêmes qualifications. Avant d’accepter un salaire, essayez d’évaluer tous les aspects liés à votre situation de frontalier (logement, assurances, transport, etc.).

Étrangers résidents et étrangers frontaliers : des différences de salaire ?

En Suisse, les différences entre résidents et frontaliers se situent d’abord au niveau des chances sur le marché de l’emploi. Il est en effet plus facile pour un étranger résident en Suisse de trouver du travail que pour un frontalier. Ceci concerne bien évidemment tous les niveaux de qualifications.

De même, les salaires varient si vous êtes résident ou frontalier. Les étrangers résidents sont soumis aux permis de travail L, B et C. Contrairement aux frontaliers, ils peuvent être mieux payés que les locaux ayant les mêmes qualifications. Le niveau de vie et le pouvoir d’achat des frontaliers sont en effet clairement incomparables à ceux des résidents. Dans cette optique, des entreprises auront tendance à payer un salaire plus bas à un frontalier qu’à un résident à poste égal. Les frontaliers ayant un emploi temporaire subiront sans doute beaucoup cet écart.

Cela ne signifie pas pour autant que vous devez renoncer à votre projet de rester vivre en France et travailler en Suisse. Des frontaliers trouvent du travail en Suisse régulièrement et l’assurance maladie reste avantageuse pour eux. Pour équilibrer cette situation, vous pouvez vous spécialiser dans un domaine recherché. N’oubliez pas que la Suisse tient beaucoup à ses locaux.

SMIC Suisse

L’impôt est-il prélevé sur le salaire en Suisse ?

Le taux d’imposition en Suisse varie selon la situation du salarié. Comme en France, un impôt sur le revenu à la source est prélevé mensuellement sur le salaire en Suisse. C’est l’employeur qui se charge de prélever l’impôt et de le verser à l’administration fiscale. Cette règle s’applique que vous ayez un permis G (frontalier), un permis B (autorisation de séjour de 1 à 5 ans) ou un permis L (séjour de courte durée). De plus, l’impôt est déterminé par chaque canton. Si vous avez un permis C, votre taux d’imposition est déterminé par votre lieu de résidence. Pour les frontaliers, le risque de se retrouver à payer deux impôts est élevé, cela concerne celui de France et celui de Suisse. Pour éviter ce désagrément, vous devez fournir à votre employeur, une attestation de résidence fiscale française des travailleurs frontaliers franco-suisses.

Peut-on vivre de son salaire en Suisse ?

Comme indiqué plus haut, la vie coûte cher en Suisse et plusieurs postes de dépenses sont à prévoir. Le loyer représente d’ailleurs le plus grand point de dépenses. Vous pouvez dépenser jusqu’à 1400 euros pour un petit appartement, dans une ville comme Genève ou avoir des prix plus bas (environ 1000 euros), dans des zones moins en vue. De plus, contrairement à la France, l’assurance maladie obligatoire est payée par le travailleur, et ce, indépendamment de son salaire. En moyenne, le montant consacré à l’assurance maladie peut s’élever à 400 euros.

En général, pour vivre décemment en Suisse, vous devez gagner entre 4000 et 5000 francs suisses, en fonction de la ville où vous résidez. Surtout, pensez à utiliser les calculateurs de salaire disponibles dans votre canton, pour savoir combien vous gagnerez à la fin du mois. De ce fait, vous pouvez évaluer si vous devez négocier une augmentation de salaire ou pas. Si vous avez trouvé votre premier emploi en Suisse, il est recommandé de rester vigilant quant au salaire proposé. Déterminez votre valeur sur le marché du travail afin de ne pas être victime de dumping salarial. Sachez également qu’en Suisse, votre employeur a le droit de vous renvoyer sans motif, s’il le souhaite.

Demander une augmentation de salaire : est-ce possible ?

Vous travaillez déjà en Suisse en tant que frontalier ou résident ? Si vous jugez que votre salaire actuel est trop bas, n’attendez pas de votre employeur qu’il le mentionne à votre place. Il vous est tout à fait possible de demander une augmentation de salaire. Pour le convaincre, assurez-vous de disposer de bons arguments. Vous pouvez mettre en avant vos bonnes performances, de vos résultats. Montrez à votre employeur que vous représentez un atout pour son entreprise. Surtout, préparez-vous bien avant de le rencontrer. Vous devez savoir à quel montant s’élève l’augmentation que vous demandez pour la communiquer à l’employeur.

Toutefois, avant de penser à demander une augmentation, assurez-vous de la santé financière de l’entreprise pour laquelle vous travaillez. Si votre employeur vous paie moins, c’est peut-être parce qu’il ne peut pas se permettre de vous payer plus pour le moment. Dans ce cas, il vous reste toujours d’autres alternatives. Vous pouvez par exemple demander à votre employeur de vous apporter quelques avantages tels que de nouveaux outils de travail plus performants ou un moyen de transport officiel pour l’entreprise. Dans le cas où le refus d’augmentation ne serait sous-tendu par aucune raison solide, vous pouvez penser à chercher un autre emploi. Grâce à J’optimise Mon Business, vous en savez à présent davantage sur le salaire minimum en Suisse.