La création d’entreprise est un chantier qui nécessite de la préparation et des choix stratégiques. Pour réussir votre projet de création d’entreprise, vous devez nécessairement suivre certaines étapes. De l’idée de création à la phase de réalisation, il y a en effet des procédures que vous devez suivre pour que votre entreprise soit viable sur le long terme et qu’elle ait une existence juridique.
Tout le processus concerne notamment les démarches à entreprendre, les documents administratifs et juridiques à obtenir et les différentes déclarations à faire pour être en conformité avec la législation. Dans le cadre de cette démarche, vous pouvez faire appel à un cabinet spécialisé en création d’entreprise si vous ne possédez pas les compétences nécessaires pour le faire. Voici les étapes de la création d’une entreprise.
Sommaire :
Les annonces légales
Une entreprise dûment créée doit faire l’objet d’une annonce légale dans un journal officiel. L’annonce légale n’est rien d’autre qu’une publicité légale. Il est de la responsabilité de tout chef d’entreprise de rendre publiques certaines informations qui sont susceptibles d’intéresser les partenaires et les tiers. Il s’agit notamment des pouvoirs publics, des concurrents, des clients et fournisseurs ainsi que des riverains.
Les associés de l’entreprise doivent également être en possession de certaines informations cruciales qui concernent la société. Durant son existence, toutes les grandes décisions qui impactent directement les activités de l’entreprise doivent faire l’objet d’une annonce légale : augmentation du capital, changement de gérant, changement de statut, fusion, acquisition, etc. Le but est également de rendre votre gestion transparente auprès de tous ceux qui sont susceptibles d’être intéressés.
Une annonce légale contient un certain nombre d’informations obligatoires. Pour la rédiger, je vous recommande de vous renseigner sur les mentions obligatoires qui vous concernent en fonction de la forme juridique de votre société. Il existe des modèles types que vous pouvez télécharger en ligne. Sa rédaction doit également respecter certaines conditions de forme. Une fois rédigée, elle doit être insérée dans un journal officiel de votre région ou du département où la société est domiciliée.
Le tarif de l’insertion est fixé chaque année par le Ministère des Finances et il peut être consulté en ligne sur le site des prestataires dans un tableau élaboré à cette fin. Si vous voulez connaître les tarifs applicables à votre entreprise, c’est sur ce tableau que figurent les tarifs en fonction du département, de la région et du type de société.
L’étude de marché
Cette étape est indispensable dans un projet de création d’entreprises. L’étude de marché vous permet de tester votre idée afin de mesurer les risques avant de vous lancer. Elle vous indique vos chances de succès ainsi que les paramètres à prendre en compte avant de réaliser le projet. Elle vous aide également à obtenir d’importantes informations sur votre marché cible, les besoins et les attentes de vos prospects. Il s’agit de données qui vous permettent de vous fixer des objectifs commerciaux et d’élaborer votre stratégie. Nombreuses sont les entreprises qui ont fait faillite pour avoir négligé cette étape. L’étude du marché permet notamment de :
- vous assurer de l’existence et du comportement de la clientèle,
- définir vos produits ou services en fonction des besoins et attentes des clients,
- déterminer vos prix de vente en fonction du pouvoir d’achat et des prix pratiqués par la concurrence,
- déterminer vos marges,
- élaborer votre politique commerciale : mode de distribution, techniques de vente, moyens de communication, etc.
L’étude vous permet également de prévoir votre chiffre d’affaires et de faire vos projections dans le futur. Elle vous donne des informations détaillées sur la demande, les caractéristiques des différentes offres disponibles sur le marché et le positionnement des concurrents. Vous obtenez également des informations fiables sur votre environnement socio-économique, politique, professionnel, législatif, sociologique, etc. Vous pouvez réaliser cette étude vous-même, cependant, pour plus d’efficacité, je vous recommande de la confier à un cabinet spécialisé.
Le business plan
Ce document est exigé par vos futurs partenaires financiers, principalement les banques. Il explique votre opportunité commerciale, vos objectifs commerciaux, stratégiques et vos plans d’action. Il précise également vos objectifs financiers et les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir. Le business plan est le détail de tout votre projet sur les trois prochaines années.
C’est un document qui n’est pas figé, car vous serez amené à le modifier régulièrement pour l’adapter aux réalités du terrain. C’est en quelque sorte votre tableau de bord, car il vous sert de repère à vous et vos équipes. C’est le document sur lequel vous reviendrez régulièrement pour faire les comparaisons entre les prévisions et les réalisations et ajuster vos objectifs. Le business plan est un outil puissant de communication auprès des différents partenaires, surtout financiers (banquiers, investisseurs, fournisseurs, etc.). C’est généralement la première chose que ceux-ci réclament avant d’entrer en relation avec vous. Dans un tel contexte, le business plan doit surtout être conçu sur une base réaliste pour convaincre les partenaires.
Il doit mettre en avant votre opportunité et votre solidité financière afin de rassurer vos futurs partenaires. Ceux-ci s’en servent non pas pour vous juger, mais plutôt pour évaluer votre potentiel commercial et financier afin de connaître l’offre qui s’adapte à votre entreprise (besoin de liquidité, emprunt ou crédit-bail, les moyens de paiement, devises étrangères, délais de règlement, quantités à livrer, etc.). Il doit également mettre en valeur votre potentiel de retour sur investissement pour convaincre les éventuels investisseurs. Ceux-ci doivent avoir l’assurance que votre projet est rentable sur le long terme et que les risques sont minimisés dès le départ.
Ce document étant particulièrement technique, je vous conseille de confier sa rédaction à un spécialiste. Il doit être précis, direct et suivre un schéma défini pour avoir les chances d’être lu par les partenaires. Sachez également qu’en tant qu’entrepreneur, vous ne serez jamais pris au sérieux sans ce document qui est indispensable.
Immatriculation de la société
Cette phase qui est également obligatoire est une procédure administrative et légale qui vous permet d’enregistrer votre entreprise auprès des instances. Cette démarche est à réaliser auprès du Répertoire National des Entreprises (RNE) et au Centre de Formalités des Entreprises (CFE).
Le but de l’immatriculation est de fournir la preuve de l’existence de votre société et d’informer le public de son existence réelle. Seule l’immatriculation au RNE donne à votre entreprise le droit d’exercer. Elle est matérialisée par un numéro unique SIREN qui vous est attribué. Ce numéro d’immatriculation délivré par l’INSEE accompagne la quasi-totalité des documents de l’entreprise. C’est avec ce numéro que vous vous enregistrez à la caisse de prévoyance. Elle sert également dans les déclarations fiscales.
La déclaration vous donne également droit à un extrait Kbis délivré par le Greffe du tribunal de commerce. C’est l’immatriculation qui confère la personnalité morale de l’entreprise et précise sa forme juridique. Elle lui confère également des droits qui sont distincts des vôtres, s’il s’agit d’une entreprise individuelle. C’est grâce à la déclaration que celle-ci accède aux fonds de commerce. De plus, une entreprise non immatriculée n’existe pas juridiquement.
Le dépôt du nom
Une fois la raison sociale choisie, vous devez faire un dépôt à l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI). Vous devez au préalable vous assurer de la disponibilité du nom. Cette procédure a pour but de protéger votre nom de marque contre les abus et les imitations. Si une entreprise qui évolue dans le même secteur que vous utilise ce nom, vous pouvez intenter une action pour concurrence déloyale contre elle. Si vous apportez la preuve que votre nom a été déposé en premier, l’autre entreprise pourra être condamnée et n’aura pas le droit d’exercer avec ce nom.
Le dépôt de nom vous met également à l’abri des contrefaçons et vous permet de vous opposer à toute utilisation abusive du nom en question sans avoir à vous justifier. Le dépôt de nom n’est pas une obligation, mais il est indispensable pour votre protection.
Le choix du local
Une fois la société mise en place, il lui faut un local. C’est le siège social qui abritera les locaux de l’entreprise. Qu’il s’agisse d’une entreprise de biens ou de services, vous choisirez le lieu en conséquence. C’est à travers le siège social que les clients et les partenaires vous localiseront. L’emplacement doit être idéalement adapté à votre activité pour vous permettre de gagner en visibilité. Pour la pérennité de vos activités, le choix du local doit tenir compte d’un certain nombre de critères que sont :
- l’accessibilité : votre local doit être facilement accessible pour attirer les clients. Il doit être à proximité des axes routiers et des emplacements de stationnement. Prenez également en compte les axes piétons et les transports en commun,
- l’image de marque : selon votre positionnement sur le marché (haut de gamme ou entrée de gamme), vous choisirez l’emplacement et les locaux en conséquence,
- la dynamique commerciale de la zone : la zone doit être adaptée à votre activité, qu’il s’agisse d’une zone commerciale, industrielle, ou résidentielle, etc.,
- la fréquentation : tenez compte ici du niveau d’activités dans la zone, le profil de vos clients, la présence de concurrents, etc.
Prenez également en compte les services de proximité telle que la présence d’écoles, d’entreprises, ou d’équipements publics. Vous pouvez également récupérer un fonds de commerce déjà existant, ce qui vous permet de bénéficier d’une chalandise déjà existante.
Impact de la crise sanitaire sur l’environnement économique
La grande crise sanitaire qui secoue le monde depuis quelque temps, n’a pas été sans incidence sur les activités économiques. À l’échelle mondiale, elle a provoqué une récession d’une envergure sans précédent. Au niveau local particulièrement en France, presque toutes les activités de la vie socio-économique ont été impactées. La première difficulté rencontrée par les entrepreneurs concerne l’écoulement des marchandises. Avec le phénomène de confinement, nombreuses sont en effet les entreprises qui se sont retrouvées avec leurs marchandises sur les bras.
La fermeture des frontières a également engendré des difficultés d’approvisionnement et d’exportation vers l’étranger. Tout ceci n’est pas sans conséquence sur la santé financière des entreprises, sans oublier les licenciements et les dépôts de bilan. Nombreuses sont celles qui ont dû fermer leurs portes faute de moyens pour supporter les charges.
Les seules qui pourront tirer leur épingle du jeu désormais, sont celles qui sauront s’adapter à leur nouvel environnement qui tend de plus en plus à se digitaliser. Telle est la contrainte qui s’impose aux nouveaux entrepreneurs qui ont un défi majeur à relever : trouver des financements pour lancer leurs activités. Ils doivent également trouver des marchés porteurs qui ne sont pas forcément impactés par la crise.