« Suis-je assez crédible pour sortir une formation en ligne ou proposer du coaching ? »

« S’il apprécie ma prestation, c’est certainement parce qu’il n’a pas trouvé mieux ailleurs. »

Si ces idées ou phrases vous sont familières, cet article vous est entièrement dédié. Dans le monde de l’entrepreneuriat, douter de soi peut aider à se dépasser, à repousser ses limites continuellement afin de corriger ses insuffisances et être compétitif sur le marché. Toute personne qui se lance dans une nouvelle activité ou dans un business doute probablement de son succès un jour ou l’autre. Ça arrive à tout le monde !

Cependant, le fait de vivre dans une anxiété permanente, de ne pas se trouver à la hauteur pour réaliser un projet et d’opter pour la procrastination ou le travail excessif dénote un mal profond : le « syndrome de l’imposteur ». Avez-vous déjà entendu parler de cette configuration du mental ? Tous les signes évoqués ci-dessus vous parlent-ils ?

Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?

Avant que l’on passe à une définition claire de ce syndrome, je voudrais préciser un point : le syndrome de l’imposteur n’est pas une maladie. Soufflez donc un coup ! Ce n’est pas une fatalité, vous pouvez très bien vous en remettre. C’est justement la raison pour laquelle j’en parlais plus haut comme étant une configuration du mental.

Selon les psychologues, ce syndrome est bien plus courant qu’on le pense. D’après une étude menée en 2017 par Stacey Callahan et Kevin Chassangre, au moins 20% de la population mondiale présenterait ce syndrome. Toutefois, même s’il est assez répandu, ce complexe est peu connu du public du fait d’un manque d’information et de compréhension, aussi bien de la part de ceux qui en souffrent que des professionnels. C’est donc le moment d’y remédier !

Souffrez-vous du syndrome de l'imposteur ?

Souffrez-vous du syndrome de l’imposteur ?

À la découverte du complexe de l’imposteur

Découvert en 1978 par les psychologues Pauline Rose Clance et Suzanne Ament Imes, le syndrome de l’imposteur se manifeste par trois symptômes bien définis. En premier, la personne souffrant de ce complexe a l’impression de tromper tout le monde concernant ses réelles compétences et ses capacités. De fait, il se perçoit comme un imposteur.

En réponse à ce sentiment profond d’imposture, le sujet est anxieux et stressé à l’idée d’être démasqué un jour ou l’autre. Enfin, « l’imposteur » souffre d’un biais cognitif qui le pousse automatiquement à faire une mauvaise attribution lorsqu’il réalise un exploit.

En général, une personne lambda attribuera son succès à une cause interne à elle-même (elle était compétente pour lancer cette affaire) et durable (elle a le savoir-faire et la motivation nécessaires pour aller au bout de son projet). Un tel entrepreneur/travailleur sait donc qu’il peut exercer un certain contrôle sur les opportunités qui se présentent à lui et les transformer en réussite.

Par contre, un individu qui se perçoit comme un imposteur adoptera un raisonnement totalement inverse. Il considérera donc que des raisons externes, sur lesquelles il ne peut exercer aucun contrôle, sont à la base de sa réussite. Souvent, ces causes externes sont : la chance, la sympathie ou la pitié qu’il croit inspirer aux autres ou encore un jugement erroné de son entourage sur lui.

Des deux, c’est évidemment le second cité qui se trompe, car grâce à ses succès, il est perçu par les autres comme un individu compétent et très habile. Mais le fait de savoir que les autres ont un tel jugement sur sa personne ne l’aide pas pour autant et renforce même le sentiment d’imposture qu’il ressent continuellement.

Quels sont les différents profils souffrant du syndrome de l’imposteur ?

Le syndrome de l’imposture se manifeste de différentes façons. Généralement, la personne qui en souffre a le sentiment de ne pas être à la bonne place, d’usurper la place de quelqu’un d’autre, ce qui conduit à un perfectionnisme contre-productif. Elle a aussi l’impression que son succès n’est pas le résultat de ses compétences et a constamment peur de l’échec.

Ainsi, un jeune très compétent dans le domaine de la cuisine, qui reprend l’entreprise familiale, peut développer le syndrome de l’imposteur et penser qu’il doit son succès à la notoriété de sa famille et non à son dur labeur quotidien. On le verra donc redoubler d’efforts en permanence et faire plus qu’il ne devrait pour se sentir à la hauteur.

Attention ! Je ne suis pas en train de dire qu’une personne qui s’investit dans son travail a forcément le syndrome de l’imposteur. Pour faire fonctionner une entreprise, il est évident qu’il faut de l’implication et du sérieux. Cependant, les personnes souffrant du syndrome de l’imposteur redoublent d’efforts parce qu’elles pensent à tort qu’elles ne méritent pas leurs succès.

Voici les trois principaux profils d’imposteurs qui existent.

Type n°1 : je suis un imposteur

Les personnes présentant ce profil développent le syndrome de l’imposteur au sens littéral du terme. Autrement dit, elles pensent n’avoir aucune des compétences nécessaires pour gérer un business qu’elles gèrent pourtant, assurer un poste qu’elles occupent ou mériter un titre qu’elles ont. Elles vivent donc dans la hantise d’être démasqué à tout moment, ce qui conduira inévitablement à une humiliation publique.

Par conséquent, un individu présentant un profil « je suis un imposteur » pense constamment à l’échec et est effrayé. Pire encore, l’accumulation de ses succès ne fait qu’augmenter cette angoisse. Au lieu de considérer les commentaires positifs des uns et des autres comme un signe de son professionnalisme et de son savoir-faire, ce profil d’imposteur se concentre sur l’aggravation de la méprise de son entourage. Il considère donc que sa chute ou sa déception sera encore plus dure.

Type n°2 : j’ai de la chance

Cet individu considère qu’il n’est pas lui-même responsable de son succès et qu’il le doit à un coup de chance, à l’intervention des autres ou à une situation facilitée d’une façon ou d’une autre. En bref, la personne se convainc que si elle a pu mener à bien un projet ou une tâche, ce n’est absolument pas grâce à sa qualification ou à son talent, mais parce que le chemin lui a été tracé.

Syndrome de l'imposteur : J'ai eu de la chance !

Syndrome de l’imposteur : J’ai eu de la chance !

Type n°3 : je travaille comme un forcené

Ce dernier profil attribue uniquement ses réussites à un travail acharné. Pour lui, il n’a aucun talent naturel et il doit faire plus d’efforts pour atteindre son objectif.

Le profil « je travaille comme un forcené » est du genre à faire plus d’heures que ses collègues, à travailler d’arrache-pied chez lui et à basculer du côté d’un perfectionnisme très poussé. Alors qu’il aurait le même résultat en travaillant normalement, il préfère se tuer à la tâche pour considérer qu’il mérite son succès.

Comment se libérer du sentiment d’imposture ?

Je vous le disais dès le début de cet article, le syndrome de l’imposteur n’est pas une pathologie. En conséquence, il est possible de s’en débarrasser. Voici quelques moyens efficaces pour le combattre et réaffirmer sa confiance en soi.

Prendre du recul

Le syndrome de l’imposteur provient de croyances négatives profondément ancrées en nous et dont on n’a même pas conscience parfois. À titre d’exemple, la peur d’échouer peut amener certaines personnes à ne pas prendre des risques, là où d’autres verraient des occasions d’évoluer.

Si vous êtes dans ce cas, prendre un peu de recul pourrait vous permettre de distinguer ces croyances négatives et de vous en débarrasser le moment venu.

Analyser ses succès

Pour retrouver votre estime de soi, je vous propose un exercice simple : l’écriture. Faites donc une liste de vos réussites et de vos fiertés. Cette liste pourra vous remonter le moral dans les moments de doute que vous rencontrerez à l’avenir. Soyez indulgent envers vous-même et faites preuve de bienveillance vis-à-vis de votre personne.

Il est très important que vous preniez le temps de tout écrire sur une feuille. Ainsi, votre cerveau intégrera mieux tous les bons points positifs. Lorsque vous serez en pleine crise d’imposture une autre fois, vous n’aurez qu’à reprendre cette liste pour trouver un peu de réconfort et briser ce cercle vicieux.

Évaluez votre valeur pour gagner en légitimité

Si vous êtes entrepreneur ou que vous vous lancez en freelance, demandez-vous à combien se chiffre le retour sur investissement des clients qui sollicitent vos services. Ou encore, estimez la plus-value que vos produits ou prestations apportent à votre clientèle.

En effectuant ces calculs de manière juste, vous vous rendrez peut-être compte que vous n’êtes pas encore rémunéré à votre juste valeur, ce qui vous incitera à prendre conscience de la qualité de votre travail.

Essayez d’en parler avec votre entourage

Il s’agit du moyen le plus difficile à mettre en application, mais c’est pourtant la solution la plus efficace. Presque tout le monde a déjà ressenti le syndrome de l’imposteur, notamment dans l’univers de l’entrepreneuriat. De plus, il faut retenir que cette expérience n’a aucun lien avec vos capacités et a même tendance à se développer chez les personnes les plus brillantes.

Et puisque l’effet dévalorisant de ce syndrome va de pair avec la survalorisation des autres, en parler avec autrui vous aidera à vous rendre compte que vous n’êtes pas le seul à avoir des doutes sur vos compétences.

Le symptôme de l’imposteur est un complexe qui peut vous freiner dans l’exécution de vos activités et vous empêcher de développer votre entreprise. Il est important de toujours se concentrer sur le positif et d’avoir confiance en vos capacités.

Questions fréquentes à propos du syndrome de l’imposteur ?

? Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?

Les personnes atteintes du syndrome de l’imposteur (ou syndrome de l’autodidacte) expriment une forme de doute maladif qui consiste essentiellement à nier la propriété de tout accomplissement personnel. Je vous explique tout ceci dans cet article.

❓ Quels sont les différents profils souffrant du syndrome de l’imposteur ?

Dans cet article, nous voyons en détail les trois types de profils : Je suis un imposteur, J’ai de la chance et Je travaille comme un forcené.

? Comment se libérer du sentiment d’imposture ?

Pour se libérer de ce sentiment négatif, il faut prendre du recul, analyser ses succès passés, en parler à son entourage et évaluer votre valent avec un exercice très simple que vous trouverez dans cet article.